Le modèle de rémunération des pharmaciens a été totalement modifié au cours des dernières années. Ce changement est le fruit d’un travail conjoint de la profession et des autorités de santé. Décryptage.
C’ÉTAIT COMMENT AVANT ?
Historiquement, le pharmacien se rétribuait très simplement, comme la plupart des commerçants, c’est à dire grâce à une marge sur chaque produit qu’il délivrait. Avec toutefois la différence majeure que ce n’est pas lui qui définissait les prix de ses produits mais le système de santé. Il achetait les médicaments à des grossistes ou directement aux laboratoires pharmaceutiques, et pouvait, lors d’une délivrance via l’ordonnance d’un patient, se les faire rembourser par la sécurité sociale au prix de remboursement défini par les autorités de santé. Sa rétribution résidait donc dans la différence entre le prix de remboursement de la sécurité sociale et le prix d’achat du produit auprès des grossistes.
MAIS POURQUOI AVOIR CHANGÉ ?
Chaque partie prenante avait intérêt à revoir en profondeur ce système établi depuis longtemps. Les autorités d’abord, car un modèle de marge sur chaque boîte poussait à la consommation de médicament et à une délivrance parfois excessive. Ce qui générait des coûts importants pour le système de santé français. Le pharmacien ensuite, car la pression exercée depuis plusieurs années par la sécurité sociale sur les prix des médicaments a fini par rogner les marges des pharmaciens et rendre leur rémunération difficile. Ce qui explique en partie la fermeture de nombreuses officines sur ces dernières années (nous sommes passés d’environ 23 000 pharmacies à 21 000 en quelques années).
ET MAINTENANT ALORS ?
Désormais la marge qui représentait 80% de la rétribution du pharmacien ne représente plus que 20% du total et ce chiffre pourrait encore diminuer. À la place, il a été instauré des « honoraires de dispensation » qui ne dépendent ni du volume ni du prix des produits délivrés. Il existe plusieurs types de ces honoraires de dispensations comme par exemple un honoraire par ordonnance traitée, ou par boîte délivrée, et d’autres plus spécifiques pour la gestion d’ordonnances particulières, contant des traitements bien spécialisés, plus complexes, ou destinées à des populations jugées plus à risque comme les enfants ou les personnes âgées. Le pharmacien est donc aujourd’hui rémunéré pour son acte de délivrance et pour son rôle de garant de la sécurité des patients.
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